La traduction des poèmes est suivie de la reproduction en fac-similé en couleurs de l’intégralité du carnet d’Uri Orlev, avec le texte dans sa version originale polonaise.
ISBN : 9782841622337
96 pages
Publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Depuis son arrivée en terre d’Israël Jerzy Henryk Orlowski a conservé pendant plus de soixante ans un petit carnet de poche à couverture rouge sur lequel, à 13 ans, il avait recopié quinze poèmes écrits au camp de Bergen-Belsen où il fut déporté. Quinze poèmes qui témoignent de cette vitalité opiniâtre de l’enfant confronté à la barbarie, et de la place unique de la poésie dans le dialogue secret qu’il entretient avec lui-même. Devenu Uri Orlev, auteur de livres pour enfants traduits dans le monde entier, il a souhaité rendre publics ces balbutiements d’écrivain, dédiant ainsi toute son oeuvre littéraire d’adulte à cette génération d’enfants qui connurent la Shoah, à ceux qui y survécurent, et à ceux qui y périrent.
Ma tante Stefania, sans me consulter, m’a acheté ce Taschenbuch à la cantine des Allemands, durant les premiers mois (juillet, août 1943). Elle s’est peut-être dit que ça pourrait me servir si je prenais des cours. Et il est vrai qu’un peu plus tard il m’a servi à ça : ma tante payait un prof d’anglais une tranche de pain par leçon qu’il me donnait, et une miche de pain par semaine à son fils, un jeune étudiant en architecture, pour qu’il m’enseigne toutes les autres matières. Il s’appelait Alex Birger. C’est grâce à lui que j’ai su à quoi ressemblaient des chevaliers en armure : il m’en a dessiné dans le carnet.
Uri Orlev, dans un dialogue entre Uri Orlev et Sabine Huynh intitulé « Écrire caché », publié par la revue La Moitié du fourbi, au sein du numéro 1 : « Écrire petit » (février 2015).