Voix sous les voix, d’Angèle Paoli : un livre aux questions brûlantes

Voix sous les voix, d’Angèle Paoli (Al Manar, 2024, avec des peintures de Marie Hercberg), rassemble douze femmes et douze voix – les dix voix des feues Virginia Woolf, Marina Tsvetaïeva, Sylvia Plath, Ingrid Jonker, Unica Zürn, Alejandra Pizarnik, Anne Sexton, Francesca Woodman, Amelia Rosselli et Ingeborg Bachmann ; et les deux voix de femmes qui créent de nos jours : celle de l’artiste peintre Marie Hercberg, dont les œuvres reflètent la profondeur du texte poétique, et celle d’Angèle Paoli, poète contemporaine dont la voix a accueilli les voix et langages des onze autres dans son livre. En réalité, la liste est sans fin et on pourrait lui ajouter les noms d’Elise Cowen, Charlotte Perkins Gilman, Iris Chang, Chen Ping alias Sanmao, Camille Claudel, Dorothy Parker, et j’en passe. Quand Dorothy Parker a été emportée par une crise cardiaque en 1967, l’annonce de sa mort en a surpris plus d’un : on la croyait morte depuis longtemps, probablement à cause de ses suicides manqués.

Vous l’aurez compris, quatre fils relient les feues personnes pré-citées : le fait d’être nées de sexe féminin, l’art (écriture, poésie, photographie, peinture, sculpture, musique, etc.), la maladie mentale et le suicide, qui change radicalement la façon dont on considère le travail de quelqu’un. « Pourquoi est-ce que j’écris tout le temps sur le suicide et les fous ? », s’est demandée Virginia Woolf. « Pourquoi tant de femmes autrices et artistes ont-elles été enfermées en hôpital psychiatrique à un moment donné de leur vie et ont mis fin à leurs jours après avoir atteint ou avant d’être arrivées à leur apogée ? », s’est sûrement demandée Angèle Paoli en commençant à travailler sur Voix sous les voix. Par ailleurs, l’art féministe n’a jamais cessé de poser des questions touchant à la mélancolie, l’autodestruction, la dépression, la sexualité, la maternité, le corps féminin et les violences qui lui sont infligées : tout ce qui dérange l’ordre établi, et qui par conséquent est vu comme étant de mauvais goût par les censeurs et les critiques conventionnels et sexistes pour qui le bon goût se résume au bon ton, à la discrétion, à la douceur, à l’élégance, à la neutralité, au silence et à l’obéissance – tout le contraire des femmes dont on entend les voix dans le livre d’Angèle Paoli, tout en assistant à leur disparition, pratiquement « en direct ». Avec Voix sous les voix, Angèle Paoli nous livre ce qui pourrait être lu comme les derniers mots sortant de la bouche de ces femmes. En botanique, on parle d’évanescence pour décrire l’amoindrissement du nectaire ou organe glanduleux des fleurs au fur et à mesure que le fruit se développe, jusqu’à la disparition complète de l’organe.

Voix sous les voix est un travail admirable et fort complexe dont il est difficile de rendre compte, car il pose tellement de questions, qui commencent toutes par « pourquoi ? ». Pourquoi les femmes qu’on entend dans le livre d’Angèle Paoli continuent-elles à être l’objet de fétichisme bien après leur mort, qui est encore traitée comme une synecdoque de leur vie ? En effet, les poètes Amelia Rosselli, Anne Sexton et Sylvia Plath, par exemple, sont toujours l’objet d’une fascination morbide pour avoir été trop souvent été réduites à leur mort, ce qui choquait grandement la poète féministe Adrienne Rich, qui a posé une question importante, que je me permets de paraphraser ainsi : et si au lieu de leur vouer un culte malsain à cause de leur suicide, il ne valait pas mieux les voir comme des héroïnes pour avoir, parce qu’elles étaient nées de sexe féminin, vécu des choses que toutes les femmes devraient refuser de vivre ? Des « événements » qui les ont épuisées et ont fini par les briser. D’aucuns n’ont cessé d’arguer que c’étaient leur fragilité et leur sensibilité (pour ne pas dire leur « folie »), et quelque chose de terrible en leur sein, qui ont conduit ces femmes à leur mort tragique. Moi-même j’ai mordu à l’hameçon et écrit il y a quelques années ces mots que je regrette aujourd’hui, au sujet de la photographe Francesca Woodman : j’ai dit qu’elle était de ces femmes « idéalistes et trop sauvages dans leur tête pour le monde dans lequel elles vivaient », comme si le problème n’était pas à trouver dans le monde extérieur, mais uniquement dans quelque chose qui ne tournait pas rond dans la tête de Francesca, de Virginia ou de Sylvia (« tu héberges le trouble / en ta tête », A. Paoli, op. cit. 16). Foutaises. C’est la violence étouffante d’un monde sexiste et normatif qui a acculé ces femmes fabuleuses et fortes au suicide ; c’est l’horreur du monde extérieur qui les a tuées, en brisant leurs rêves et leurs aspirations et en les forçant à imaginer puis à mettre en scène leur disparition, puisque c’était ce qui était attendu d’elles, comme Francesca Woodman dans ses photographies, ou Ingeborg Bachmann dans Malina, peut-être – on ne sait pas si l’incendie qui l’a tuée était un accident ou un suicide (« Inge, tu es seule de cette lignée dont la mort est marquée du sceau du doute », A. Paoli, op. cit., 55).

Une peinture de Marie Hercberg, dans Voix sous les voix d’Angèle Paoli.

Les peintures saisissantes de Marie Hercberg donnent à voir, dans des traits de pinceaux puissants et dansants, tout en volutes et en étincelles et rappelant la gestuelle rapide et poétique de « La Loïe » Fuller (danseuse qui s’identifiait à une poète) au corps voilé de soie opaque (ainsi soustrait aux regards masculins), des apparitions et disparitions fantomales : elles suggèrent la passion et la sensualité, le mouvement et le vertige de la création, le désespoir qui consume, la brièveté des vies, mais aussi et surtout la lumière inextinguible et ce qu’il y a d’insaisissable et d’indéfinissable dans la personnalité et l’art de ces femmes, faisant d’elles de grandes artistes.

Une peinture de Marie Hercberg, dans Voix sous les voix d’Angèle Paoli.

Ainsi, vouons un culte à des poètes-comètes comme Anne Sexton et Sylvia Plath, certes, mais pour les bonnes raisons : « femmes brillantes » (A. Paoli, op. cit., 15), femmes de tête et poètes avant d’être folles, elles s’inscrivent « dans la lignée des provocatrices » (A. Paoli, op. cit., 50) et leurs œuvres nous donnent des raisons de ne pas mourir – des colères à partager, des trônes et des rôles à renverser, des combats et des révolutions à mener contre les traditions, le sexisme, le fascisme et les dictatures de ce monde qui ne tourne pas rond. « Tu écris contre / Tu écris contre les murs infâmes et / sourds de ce monde » (A. Paoli, op. cit., 38).

Voix sous les voix, extrait du poème « Alejandra ».
Voix sous les voix, extrait du poème « Alejandra ».

Avez-vous entendu parler de la poète de la Beat Generation Elise Cowen ? Probablement pas. Le nom entier de cette comète disparue à l’âge de vingt-huit ans était Elise Nada Cowen. C’est son père qui lui a donné ce deuxième prénon de « nada », oui, ce mot veut bien dire « rien », en espagnol. Elise, qui pouvait se montrer effacée à cause de complexes liés au fait qu’un four lui a explosé à la figure après qu’elle en ait ouvert la porte pour vérifier si son gâteau était cuit, Elise, que son ami Lucien Carr surnommait moqueusement « ellipse » ou « éclipse » (omission et disparition), était loin d’être rien cependant. Poète et étudiante brillante en littérature anglaise, elle pouvait vous réciter T.S. Eliot et Ezra Pound par cœur, ce qui éblouissait Allen Ginsberg, qui fut un temps son amant. Les journaux intimes et la plupart des poèmes d’Elise ont été détruits par ses parents – pour qui elle n’aurait jamais pu être assez parfaite, à cause de son amour pour la poésie – après son suicide, et s’il n’y avait eu cette boîte contenant 83 de ses poèmes que son ami Leo Skir a réussi à subtiliser lors de sa visite à ses parents pour lui rendre hommage, nous ne saurions rien de sa poésie, d’autant plus que de son vivant elle n’a semble-t-il pas vraiment tenté, ou eu le temps, de se faire éditer, dévouée corps et âme comme elle l’était aux besoins de ses partenaires amoureux (n’avait-elle pas tapé à la machine la version finale du manuscrit de Kaddish de Ginsberg ?). Début juillet 1994, le Naropa Institute a organisé une semaine de lectures et rencontres pour célébrer l’œuvre de l’ex-petit ami d’Elise Cowen. Apparemment, l’événement manquait de femmes poètes ; la Beat Generation ne comptait pas que des hommes, n’est-ce pas ? Le poète Gregory Corso aurait répondu à cette critique par les mots suivants, des mots consternants, glaçants : « Il y avait des femmes, elles étaient là, je les ai connues, leurs familles les ont fait interner, elles ont subi des électrochocs. Dans les années cinquante, si vous étiez un homme vous pouviez être rebelle, mais si vous étiez une femme votre famille vous faisait enfermer. Il y a eu des cas comme ça, j’en ai connus, un jour quelqu’un écrira dessus » (traduction mienne).

Elise Cowen, date unknown. Source: Alchetron

Pour la poète Muriel Rukeyser (qui a écrit Le Livre des morts), la tâche du poète est cruciale car elle consiste à parler pour les morts, de porter et livrer leurs voix, de les délivrer du silence. La poète Angèle Paoli sait cela, c’est pourquoi elle a écrit Voix sous les voix. Dans ce livre, elle tente de dialoguer avec les poètes suicidées, dans leur langue, la langue de la poésie et pas celle de la mort. Angèle Paoli a eu le courage d’écrire ce livre avec des femmes qui ont posé problème à cause de leurs comportements autodestructifs, comportements découlant de leur exil d’elles-mêmes : des femmes « dépossédées de leurs envies, de leur histoire, de leur corps en un mot d’elles-mêmes », comme l’a dit Manuel Daull au sujet de Please Do Not Stock Flat (2018, Lanskine), son recueil de poèmes dédié « à quelques femmes au destin tragique », un livre qui m’avait touchée et qui a pourtant à peine été remarqué. Paoli et Daull ont adopté des démarches différentes dans leurs travaux : alors que Daull observe et écoute les femmes (« je_ / vois ces deux femmes », p. 16 ; « je_ / sais reconnaître sa voix », p. 20), qu’il choisit de ne pas nommer, Paoli tour à tour se met dans leur tête et s’adresse à elles, en les tutoyant, au sein de conversations intimes, et chacun de ses dix poèmes porte pour titre le prénom de l’une d’elles. C’est que leurs desseins diffèrent également, même si les deux poètes cherchent une rencontre dans les voix mêlées : pour Daull, il s’agit peut-être d’écrire « cet autoportrait / en creux constant » (p. 26) et de se retrouver à travers elles (comme Alejandra Pizarnik ? « Tu écris pour construire une figure ta / figure », A. Paoli, op. cit., 40), alors que pour Paoli, il s’agit peut-être d’essayer de trouver ce qui les a poussées à se fuir, en mettant des mots sur les failles et les blessures, dans une tentative de reconnaissance, d’identification.

J’évoque ici le livre de Manuel Daull car ce qui m’avait frappée en le lisant c’était l’amour inconditionnel exprimé par le poète pour toutes ces « femmes damnées », un amour que j’ai retrouvé dans les vers du livre d’Angèle Paoli. Toutefois, ce qui est impressionnant dans le travail d’Angèle Paoli, c’est qu’en plus de cet amour, on ressent fortement sa loyauté envers ces femmes : Paoli est restée fidèle aux engagements qu’elles ont pris en les citant abondamment dans son texte, rappelant ainsi les thématiques (forcément subversives) qui étaient au cœur de leurs travaux, et leurs différentes façons de tenter de se libérer des carcans et de tout ce qui les rendait folles par le langage et la création.

Voix sous les voix montre que des poètes comme Alejandra Pizarnik ou Ingrid Jonker, ou encore des artistes comme Francesca Woodman ou Unica Zürn, ne peuvent pas être condamnées à être définies par leur mort et leur soi-disant fragilité mentale. Jusqu’à quand faudra-t-il répéter qu’elles doivent leur réputation à leur art avant tout ? Une affirmation contraire empesterait le sexisme. Les œuvres qu’elles nous ont léguées ne peuvent être réduites à des lettres de suicide laissées par des déesses trop sentimentales et incomprises : elles constituent le travail exceptionnel de femmes courageuses qui ont gagné leur place dans le canon littéraire et artistique par leur génie et leur originalité. Ces femmes – « amante éperdue », « l’insoumise », « la vagabonde l’amoureuse l’exilée » (A. Paoli, op. cit. 10) – partageaient sans doute les mêmes convictions, dont le refus de se plier aux conventions sociales de leur époque et leur milieu et de faire ce que l’on attendait d’elles parce qu’elles étaient des femmes : servir leur époux, leur famille, que sais-je, tout en étouffant leurs aspirations professionnelles et artistiques. Certes, elles se sont suicidées ou ont tenté de le faire, préférant encore être des artistes mortes que des artistes non reconnues ou des femmes qui ne parviennent pas à se faire publier ; ces femmes à l’esprit génial enfermées dans leur maison de banlieue ou à l’asile comme Anne Sexton, et comme Amelia Rosselli, Ingrid Jonker et Alejandra Pizarnik « l’apatride » (A. Paoli, op. cit., 34) ; femmes déprimées et droguées comme Unica Zürn, ou intoxiquées comme Ingeborg Bachmann et Dorothy Parker ; femmes survoltées en cage, « la rage au ventre et l’impuissance » (A. Paoli, op. cit., 26), acculées au désespoir, comme Marina Tsvetaïeva, Francesca Woodman, Sylvia Plath, Anne Sexton, Jeanne Hébuterne, Elise Cowen ou Sara Teasdale, à cause de situations de vie impossibles pour lesquelles elles ne voyaient d’autre issue que la mort. Ces femmes ont payé de leur vie leur immense talent, que d’aucuns n’ont accepté de reconnaître, à contrecœur, qu’une fois qu’elles étaient mortes, c’est-à-dire reléguées à nouveau au silence, éternel cette fois (« tu es partout dans le silence », M. Daull, op. cit., 136).

Que n’ont-elles pas enduré pour briser les tabous et ouvrir la voie, afin que les femmes venant après elles soient conscientes à la fois des pièges qui leur couperaient les ailes et des possibilités infinies qui les attendent, au-delà des traditions, semble nous dire Angèle Paoli entre les lignes. Sa démarche me rappelle l’intelligence et l’esprit de Muriel Rukeyser, qui a écrit ce distique ingénieux, marquant et triste : « I’d rather be Muriel / than be dead and be Ariel » : « Je préfère encore être Muriel / qu’être morte et être Ariel » (The Collected Poems of Muriel Rukeyser, University of Pittsburgh Press, 2005, p. 554, traduction mienne).

Muriel Rukeyser, The Collected Poems of Muriel Rukeyser, University of Pittsburgh Press, 2005, p. 554.

Poème bref et éclairant, comme l’apparition d’une comète dans le ciel, qui a pour titre une injonction révélatrice : « Not to Be Printed, Not to Be Said, Not to Be Thought », « À ne pas imprimer, à ne pas dire, à ne pas penser ». Sylvia Plath, que beaucoup connaissent de nom, à cause de son suicide et de son mari volage, le poète Ted Hughes, mais que peu ont lue, et encore moins de son vivant, puisqu’elle peinait à se faire éditer, et à trouver du temps et de l’argent pour écrire, devant nourrir et s’occuper à plein temps de deux enfants en bas âge (en plus de dactylographier et d’envoyer les poèmes de son mari aux revues littéraires – « elle est derrière / dans l’ombre de_ / cet homme qui écrit // derrière / ou peut-être devant », M. Daull, op. cit., 9), s’est fait un nom avec la publication posthume de son recueil Ariel, deux ans après sa mort. La première édition d’Ariel contient une préface du poète Robert Lowell (Plath avait été son étudiante en 1959 à Boston University, où elle avait rencontré et sympathisé avec Anne Sexton) qui présente Plath  comme une héroïne mythologique, contribuant ainsi à la déshumaniser davantage. « Être morte et être Ariel », c’est n’être plus qu’un mythe, un personnage imaginaire, au point de perdre son nom, son individualité, remplacée par une légende alimentée par des scandales qui subsistent après elle et jusqu’à nos jours.

Amelia Rosselli a choisi de mettre fin à ses jours un 11 février, comme Sylvia Plath, en hommage à sa contemporaine, morte 33 ans plus tôt, dont elle avait traduit les poèmes vers l’italien. Le texte qu’Angèle Paoli lui a consacré dans Voix sous les voix est magnifique et m’a émue jusqu’aux larmes.  

Voix sous les voix, extrait du poème « Amelia ».
Voix sous les voix, extrait du poème « Amelia ».

Ces femmes, qui assurément avaient encore tant de choses à dire, avec leurs poèmes, leur musique, leurs photographies, ne peuvent plus s’exprimer et Angèle Paoli, avec sa propre voix tissée aux leurs dans Voix sous les voix, a réussi à remplir honorablement le temps d’une lecture le vide abyssal que leur disparition a laissé. Plutôt que de leur vouer un culte en tant que martyres littéraires et d’en faire des figures dépersonnalisées, Angèle Paoli a choisi la plus belle – car la plus fidèle – façon de leur rendre hommage : en les accueillant dans sa poésie, où elle leur permet d’être elles-mêmes, tout en rappelant dans son assemblage de voix et de vers leur humanité, leur personnalité, leurs failles et leurs fêlures, ainsi que les questions brûlantes (« À ne pas imprimer, à ne pas dire, à ne pas penser ») qui agitent leur œuvre et continuent à nourrir les réflexions des critiques, des chercheurs et des artistes.

Les voix t’encerclent qui
remontent de l’ombre voix dans
les os voix sous les voix            ou
voix derrière les voix voix liées
les unes aux autres
par stratifications contradictoires
sarabande nocturne de tes voix


(Angèle Paoli, extrait du poème « Alejandra », Voix sous les voix, p. 37.)

(Sabine Huynh, 4 janvier 2025)

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Pour lire d’autres notes de lecture, rendez-vous ici. Et pour lire « Quand la Minotaure rit », mon article de 2016 sur Les Feuillets de la Minotaure d’Angèle Paoli (Revue Terres de femmes & Éditions de Corlevour, 2015), c’est ici.

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