On peut lire des essais de critiques assez fouillées de Sabine Huynh publiées dans le magazine Diacritik depuis 2016, dans la revue de poésie Terres de femmes, dans la revue de poésie Terre à ciel (rubrique : « Lus un jour, aimés pour toujours », depuis 2012), ainsi que dans la revue de poésie Recours au poème (rubrique : « De mots… à vous »), dans La Nouvelle Quinzaine Littéraire (2015-2016), et sporadiquement dans la revue Phoenix et la revue Europe.
On peut aussi en lire d’autres, qui, davantage que des articles très élaborés, sont plus du genre de pensées, ou de fragments impromptus, puisqu’il s’agit littéralement de notes prises durant la lecture, qui témoignent de l’appréciation de ce qui a été lu. On excusera l’écriture parfois « négligée », pour employer le terme utilisé par Marguerite Duras pour décrire ses chroniques journalistiques, de ces notes de lecture gouvernées uniquement par l’amour des textes qu’elles concernent.
Voir la critique comme Paul Celan voyait la poésie, c’est-à-dire comme une poignée de mains, signifie d’une part que je ne parle ici que de textes qui m’ont plu, et que quand le temps manque, des signes, quelques mots, quelques phrases simples, valent toujours mieux que le silence, qui finit toujours par engloutir les souvenirs.
Garder en tête cette phrase si juste de René de Ceccatty :
« je pense qu’un écrivain a toujours, quelle que soit l’importance de sa création, besoin de lecteurs-éditeurs particuliers qui, même s’ils ne sont que d’éphémères relais, peuvent avoir pris à coeur sa publication à un moment déterminant. » (Revue Europe)
Garder en tête ce qu’a écrit Rainer Maria Rilke dans Lettres à un jeune poète (traduction de Claude Mouchard et Hans Hartje) :
« Rien ne permet aussi peu de toucher à une Œuvre d’Art que les mots de la critique : on aboutit presque toujours par là à des malentendus plus ou moins heureux. Les choses ne sont pas toutes aussi saisissables, aussi dicibles qu’on voudrait en général nous le faire croire ; la plupart des événements sont indicibles, ils s’accomplissent dans un espace où aucun mot n’a jamais pénétré ; et plus indicibles que tout sont les Œuvres d’Art, existences mystérieuses dont la vie, à côté de la nôtre, qui passe, est durable. »
« Les Œuvres d’Art ont quelque chose d’infiniment solitaire, et rien n’est aussi peu capable de les atteindre que la critique. Seul l’amour peut les saisir, les tenir, et peut être équitable envers elles. »
Et pour finir, une pirouette à la René Magritte : Ceci n’est pas une critique. This is not a book review.