
Filigranes éditions accompagnent la première publication de Marilia Destot, La promesse, un ensemble de trois livres/carnets photographiques, réunis dans un coffret. Pour chaque carnet, la photographe invite un auteur à dialoguer avec ses images, lui laissant carte blanche. Dominique A est l’auteur du texte du premier carnet, Sabine Huynh du second, Keren Ann du troisième.
Chaque coffret contient 3 livres/carnets, et se décline avec ou sans tirage photographique additionnel.
Tirage du coffret à 500 exemplaires / parution : octobre 2020.
Présentation du livre sur le site de Marilia Destot : https://mariliadestot.com/book-la-promesse

Il n’y a rien ni personne
juste le laitage du ciel et le tissu de l’eau
ce que les yeux ont saisi de la pâleur
de ce matin-là ses formes émergentesdans quelle pénombre leur éclosion
ces grappes sous les vagues, par myriades d’oiseaux
d’algues ou de poissons, ces chevelures fabuleuses
et cet horizon qui s’efface et se trace en même tempsque croire en ce silence qui s’oublie
ce qui porte la main du corps hors-champ
le délicat galop des doigts vers le distant dédale
ce lieu du désir, l’appel de la vie nouvelle où le corpss’évase aux dernières brumes
elle, tournée vers ce qui la confond l’attend
l’enfant aux fleurs d’infinitude qui viendra
éclairer le brouillard de la persistance de ses regardset ce qui devait se toucher se fêla
et ce qui devait se fêter se répandit
et ce qui devait être gravé s’éclaira
et ce qui devait sortir enfla et se soulevaet saxifrage frayant dans l’hiver de roc
l’offrande, toute en épiderme à aimer
enchanteresse surgit
là/
There is nothing nobody
only a milky sky and the fabric of water
and what eyes have sensed of that pale
morning its emerging shapeswhat half-light they have hatched in
clusters buried under waves, with myriad birds
algae or fish, those fabulous manes of hair
and this horizon at once erased and drawnwhat to believe in this silence that forgets itself
that which takes the body’s hand outside the frame
the delicate rush of fingers towards a distant maze
to that place of desire, the new life calling to where the bodyopens out with the last of the mists
she turns to what bemuses her and awaits
the child and her flowers of infinitude that will come
to light up the fog with her persistent gazeand what was to connect cracked
and what was to be fêted unfurled
and what was to be engraved lit up
and what was to come out swelled and liftedand as saxifrage splits the winter rock
La promesse (texte de Sabine Huynh, traduction : Carole Birkan Berz)
the offering, all skin to be loved,
surged spellbinding
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