Écrire un texte sur l’amour physique est loin d’être évident (je m’y étais essayé, avec Parler peau). Pour tes mains sources, d’Imasango (éditions Bruno Doucey, 2011), est un texte empreint d’érotisme, de délicatesse, de douceur et de gratitude, pour l’amour, reçu, et donné : « la parole comme don d’amour ». Les vers d’Imasango sont tout autant tissés de souvenirs et de sensations que de nature, de cieux, d’étoiles, de clairs de lune et de la vie d’animaux symboliques (antilopes, colombes…) : ils rappellent que l’amour charnel participe aux cycles éternels.
Si vous avez rencontré Imasango (j’ai eu cette chance en mai, au festival Étonnants Voyageurs), vous avez pu vérifier le fait que la poésie d’un(e) poète lui ressemble. Ce n’est pas évident à percevoir chez tous les poètes, mais je trouve que d’une manière générale il en est réellement ainsi. Les poèmes d’Imasango, tout comme sa personne, m’évoquent les termes de musique, grâce, confiance, sagesse profonde, apaisement. Rien de bancal, d’hésitant, de faux ou de mièvre dans les vers harmonieux et limpides de Pour tes mains sources, engendrés et mus par la force positive et créative du désir, cette « magie », comme l’écrit Imasango, qui, on le sait, est tellement libératrice qu’elle peut déplacer les montagnes.
Le poème de Pour tes mains sources qui m’a le plus touchée, ou éblouie, remplie de joie, c’est peut-être « Renaître au sort », même si j’ai beaucoup aimé « Cantique » aussi, et « Quand mourir au néant »… Il y a également « Voix mêlées », qui se termine sur ce baiser qui embrase et apaise, et « Les doutes »… Difficile de choisir. Il ne reste plus qu’à (re)lire.
Les éditions Bruno Doucey ont publié plusieurs recueils d’Imasango : https://www.editions-brunodoucey.com/pages/auteurs/imasango
et mon recueil Prendre la mer – 60 sonnets pour les Boat People (parution : mai 2024, édition bilingue français-anglais).
(Sabine Huynh, 19 juin 2024)
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