Transformations – Anne Sexton

Transformations is Anne Sexton’s fifth poetry collection, published in 1971. It is a collection of dark feminist and erotic fairy-tale poems that revisit the narratives of sixteen of the classic Grimm Tales and also show Sexton’s terrific sense of humor.

Transformations est le cinquième recueil de poèmes d’Anne Sexton, sa première édition date de 1971. Anne Sexton revisite dans ces poèmes-contes seize contes des frères Grimm, à sa manière (caustique, satirique, féministe, érotique), tout en montrant le sexisme qui y règne.

Traduit vers le français pour les éditions Des Femmes-Antoinette Fouque (avec le soutien d’une bourse de traduction du CNL). Parution : printemps 2023. Avec une préface de Sabine Huynh. Finaliste du Prix Mallarmé étranger de la traduction 2024.

Anne Sexton, Transformations (1971. Mariner Books, 1999)

Translated from English to French by Sabine Huynh, for the French publishing house Éditions Des Femmes (Paris).

I take the fairy tale and transform it into a poem of my own, following the story line, exceeding the story line and adding my own pzazz. They are very wry and cruel and sadistic and funny.
« Je prends le conte et je le transforme en un poème de mon cru, en suivant l’intrigue, en dépassant l’intrigue, et en le revampant à ma façon. Ils sont très sardoniques et cruels et sadiques et drôles. »

Anne Sexton: A Biography, by Diane Wood Middlebrook (Vintage Books, 1992, pp.: 336-7).

Foreword by Kurt Vonnegut, Jr., who met Sexton at a party, and drew her a story diagram for Cinderella.

L’avant-propos de Transformations est de Kurt Vonnegut, Jr., dont Anne Sexton admirait énormément l’écriture et l’humour noir. Elle l’a rencontré à une fête et lui a demandé de préfacer son livre. Il a accepté et lui a dessiné un diagramme du conte de Cendrillon.

Le diagramme du conte de Cendrillon dessiné par Kurt Vonnegut pour Anne Sexton et inclus dans sa préface à Transformations.

« Comment j’explique ces poèmes ? En n’en disant rien du tout. J’ai arrêté d’enseigner à la fac car il me paraissait criminel d’expliquer les oeuvres d’art. En fait, la crise dans ma carrière d’enseignant est survenue lorsque je me suis retrouvé face à un public s’attendant à ce que j’explique Dubliners de James Joyce. J’avais joué le jeu. J’avais lu le livre. Mais quand j’ai ouvert ma grande gueule, aucun son n’en est sorti. » (Kurt Vonnegut, Jr.)

Anne Sexton. Photo: unknown.

Petit pruneau,
dit la mère à son fils,
je veux mordre,
je veux mâcher,
je te mangerai.
Petit enfant,
petit bout,
aussi sucré que du caramel,
tu es ma drogue.
Je te cracherai dessus pour me porter chance
car tu vaux mieux que de l’argent.
Ta nuque aussi lisse
qu’un œuf dur ;
tes joues douces, mes poires,
laisse-moi bourdonner sur ton cou
et mordre dedans.
J’ai une poêle dans laquelle tu tiendrais.
Replie juste tes genoux comme un coquelet.
Laisse-moi prendre ton pouls
et régler le four à 180 degrés.
Viens, mon prétendant, mon beignet,
mon abreuvoir, mon petit poussin !
Oh, succulent toi,
il s’en est fallu d’un cheveu
pour que je devienne cannibale !

Anne Sexton, Transformations, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sabine Huynh, éditions Des Femmes-Antoinette Fouque, 2023.

« Dans Transformations, Anne Sexton revisite seize contes traditionnels (ici le début de Hänsel et Gretel) en y injectant le trouble, la cruauté et la sexualité peu à peu gommées par les réécritures successives (les dernières étant celles de Walt Disney, pour Blanche Neige, Raiponce, La Belle au bois dormant ou Cendrillon). Chaque poème est construit en deux parties : une sorte d’introduction où Anne Sexton coud le conte à sa propre vie, puis le conte à proprement parler. Des contes cruels, donc, mais aussi très drôles (Anne Sexton joue sur l’humour noir, sur l’anachronisme). Au final, Transformations est une psychanalyse poétique des contes de fée, une réécriture d’une grande finesse qui puisse autant dans les zones d’ombre de la psyché que dans la farce. Dans sa préface, Sabine Huynh (qui a brillamment traduit ces poèmes) détaille l’amitié qui liait Anne Sexton à Kurt Vonnegut, il semblerait que quelque chose de la chaleureuse ironie de Vonnegut trouve écho dans ce livre. » (Eric Pessan, écrivain. 21/04/2023.)

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