Kvar lo
Poèmes de Sabine Huynh
Illustrations de Caroline François-Rubino
Postface de Philippe Rahmy
éditions Æncrages & Co, collection Écri(peind)re, 2016
Prix de poésie du CoPo 2017, décerné par la La Factorie / Maison de poésie de Normandie.
Nous sommes détenteurs d’un héritage. La naissance, que nous ne sommes capables d’appréhender qu’en terme d’opposition, nous restitue une réalité troisième, irréductible aux modèles binaires. Comme la mère sent vivre l’enfant qu’elle porte, un enfant qui redéfinit de fond en comble la femme, nous avons l’intuition d’une présence dans la chair, excédant l’opposition vie/mort. Cette présence est le langage.
(Extrait de la postface de Philippe Rahmy)
Format 17 x 23 cm, avec des illustrations de Caroline François-Rubino.
Prix de vente : 21 €
ISBN : 978-2-35439-077-8
Cet ouvrage a fait l’objet d’un tirage de tête à 30 exemplaires signés et numérotés par l’auteure et l’artiste et augmentés d’une encre originale. Prix de vente : 150 € (frais de port offerts).
L’encre ci-dessous n’est qu’un exemple. Chaque encre de chaque exemplaire de tête est unique.
Kvar Lo » de Sabine Huynh : creuser la pierre à mains nues. Il y a dans la langue de Sabine Huynh quelque chose d’un combat qui ne cesse jamais. Langue heurtée, qui revient comme une vague quand on peut penser que cela finit, et qui recompose aussitôt ce qui avait été fragilement ébauché auparavant. Langue qui cherche, dans la multitude des mots et des langues, ce qui exprime au plus près la perte et comment il nous faut, comme le dit Camus, « continuer, seulement continuer. » Étrange et fascinante alchimie entre la chair nue et la pierre, c’est en hébreu qu’elle dit trouver le mot juste : Kvar Lo, ce qui n’est déjà plus. Comme une humanité qui aurait besoin de toutes ses langues, de tout ce qu’elles sont capables d’exprimer pour faire lumière sur elle-même, c’est en cherchant dans ces mots nomades qu’elle trouve la possibilité de nommer la catastrophe et l’énergie pour tenir debout. Et sa poésie nous emporte bien au delà de sa lecture, nous habite encore, même après l’oubli, comme une voix qui ne veut pas mourir, celle d’une femme venue du silence et qui n’a que les mots à offrir en partage. À cette poésie, où lutte et abandon font jeu égal, s’ajoute la beauté des encres de Caroline François-Rubino, illustrant parfaitement ce qui chute et se relève, ce qui en tout cas ne se couche jamais mais sombre ou rejaillit sans cesse nouveau, sans cesse recommencé. Le tout dans un ouvrage d’une sobre élégance, réalisé par une maison d’édition qui porte haut et fort l’exigence de la belle ouvrage : Æncrages & Co. (Patrick Verschueren)